L’aube est encore tardive en ce début février. Lire la suite
Archives pour la catégorie nature
Planter avant la fin du monde ?
Oui les rumeurs de fin du monde, d’effondrement de « notre civilisation » (!) ne fleurissent elles pas sur le web et dans les médias dits « main stream », ceux qui concourent efficacement à l’abrutissement, abêtissement des masses engluées dans leur « pornographie matérialiste », telle que la définit fort justement le collapsologue, ancien ministre de l’écologie Yves Cochet ?
Au jardin d’utopie(s) de Théophraste on plante, en dépit d’un âge déjà avancé :
« Passe encre de bâtir mais planter à cet âge » disait La Fontaine.
On plante d’abord 30 nouveaux bulbes de tulipes, 25 crocus, 8 bulbes d’ail décoratif puis ici des bruyères, là des genêts, bientôt des rosiers et des charmilles, là on transplante une rhubarbe qui végétait, on donne sa chance à un petit buis qui périclite depuis 2 ans mais qui semble vouloir reprendre. Au diable la pyrale !
Après une terrible canicule et une inquiétante sécheresse la pluie est revenue et ne cesse de tomber Les nappes phréatiques se remplissent, paraît-il. Tant mieux mais au jour le jour les travaux ne sont pas faciles au jardin. Cependant et malgré cette grisaille et cette humidité prégnantes une certaine satisfaction à voir la nature reprendre les couleurs de la vie. Ainsi en est-il de ce pied d’oseille qui il y a à peine un mois se languissait malgré l’arrosage quotidien et donnait des craintes quant à sa survie :
La canicule et les roses
La rose est pour moi la fleur souveraine. Elle peut exprimer une large palette de sentiments humains ou à tout le moins peut on les projeter sur elle.
A commencer par le grand poncif, le soi-disant « amour ». Inutile de s’appesantir sur ce terme archi galvaudé et sinistrement abusé depuis l’aube des prétendues civilisations…
Passons !
Floraison(s) d’utopie(s)
Pourquoi et en quoi les fleurs seraient-elles des utopies ?
A-t-on déjà observé l’éclosion d’une fleur ? D’abord un timide bouton qui doucement grandit et subrepticement c’est l’éclosion. Il n’est guère de fleurs qui ne soient belles. Certaines sont sublimes. Mais cette beauté est fragile, éphémère, telle qu’elle est si bien chantée par Ronsard : Mignonne allons voir si la rose…
Éphémère et surprenante beauté comme il peut en être du sourire d’un enfant, d’une femme, d’un jeune homme, d’un vieillard, aussi spontané et parfois si délicieusement touchant… Mais la vie humaine, de même que le cours de la Nature ne sauraient manifester longtemps cette ineffable beauté : la fleur se fane, le sourire s’éteint. Pour renaître… ou pas…
Lire la suite
Au fond, dans la vie…
L’automne : comme un renard
L’automne sauta sur nous comme un renard. Il y eut une sorte de bond souple qu’on entendit tomber sur la terre au cours d’une nuit. Le lendemain l’automne était là.
Jean GIONO
Rondeur des jours – Automne en Trièves
Horizon (s)
Quelques photos d’un paysage. Toujours le même… et jamais le même.
Quelques citations glanées sur internet.
Des images et des mots qui ont paru pouvoir s’associer, se conjuguer…
Le risque est un kairos, au sens grec de l’instant décisif. Et ce qu’il détermine n’est pas seulement l’avenir mais aussi le passé, en arrière de notre horizon d’attente*, dans lequel il révèle une réserve insoupçonnée de liberté.
Éloge du risque
Anne Dufourmentelle
Cette femme philosophe et psychanalyste est morte noyée à l’âge de 53 ans en juillet 2017 en portant secours à des enfants sur une plage de Ramatuelle.
« Dans un entretien avec M, le magazine du Monde, à la question
« Peut-on vivre sans prendre de risque ? », elle avait répondu : « La vie tout entière est risque. Vivre sans prendre de risque n’est pas vraiment vivre. C’est être à demi-vivant, sous anesthésie spirituelle. (…) Le risque commence dans les plus petits détails et gestes de la vie. Sortir de ses gonds, de ses habitudes, c’est déjà un risque. C’est se laisser altérer , c’est rencontrer l’altérité dans chaque événement. »
Plus : ici.
« La vie c’est de l’eau…
« La vie c’est de l’eau. Si vous mollissez le creux de la main vous la gardez. Si vous serrez les poings vous la perdez. »
Une de ces réflexions superbes comme on en trouve parfois au hasard d’une lecture. En l’occurrence : L’eau vive de Jean Giono. Lire la suite
Un ginkgo en automne
Théophraste qui pérégrine régulièrement entre Paris et la thébaïde, un ermitage laïque en pleine nature où il se rend à pied et par les transports en commun (faut-il le rappeler?) s’est avisé de planter sur ce petit domaine de 1200 m2 acquis il y a 8 ans avec ses modestes économies de petit prof, fils de pauvres sans héritage (faut-il le rappeler également ? Cf infra : 70 balais, banzaï !) l’un des arbres les plus vieux de la Terre, antérieur aux dinosaures, un arbre qui ne brûle pas et qui a été le premier à repousser après Fukushima, le Ginkgo Biloba*.
Des arbres et des arbustes il en avait déjà planté sur ce terrain qui il y a 8 ans était une véritable friche mais une friche arborée : des haies d’hibiscus, de lilas et de forsythias livrés à eux-mêmes, un immense sapin qui ne cesse de croître… auxquels il avait ajouté, parallèlement à un travail intensif de défrichage, un cerisier, un pommier, des arbres à papillons etc. Lire la suite
Un jardin d’utopie (s) : la thébaïde
Un jardin d’utopie, c’est ainsi qu’historiquement à Paris fut d’abord désigné le Jardin des Plantes du Roi avant qu’il ne devînt plus simplement le Jardin des Plantes annexé au Muséum d’Histoire Naturelle, un lieu merveilleux de promenade en toute saison, sauf peut-être certains dimanches après-midi ensoleillés lorsqu’il y a foule comme dans tous les espaces verts de Paris.
Alors pourquoi la thébaïde de Théophraste s’apparenterait-elle à un jardin d’utopie ?
Une utopie, selon l’étymologie grecque du terme, signifie « en aucun lieu » . Par extension, ce qui relève de l’idéal, de l’imaginaire. Une conception ou un projet qui paraît irréalisable comme dit Le Robert et qui liste pour synonymes : chimère, illusion, mirage, rêve, rêverie.
Faut-il le rappeler ? La thébaïde c’est au cœur d’une ancienne province française, une humble maisonnette en pleine nature, à l’orée d’un gros village où comme on dit « il y a tout », un terrain de dimensions modestes entièrement clos de haies d’hibiscus, forsythias, lilas,chèvrefeuilles, un bois attenant de grands sapins et de feuillus bruissant d’oiseaux, des prairies alentour où paissent pacifiquement un âne, quelques chevaux et de belles vaches blanches (qui ne savent pas ce qui les attend, voir les vidéos de L214 (si vous avez le courage regardez ici, 4’31 terrifiantes) et relire peut-être le texte d’Ovide : Rien ne meurt), avec pour horizon un moutonnement de très vieilles collines chargées d’histoire…